Le haricot : toute une histoire
« J’aime pas les Zharicots ! », dit Martine à sa maman. Outre son H aspiré qui interdit les liaisons, connaissez-vous l’autre particularité de ce légume vert ? Il est Américain !
Le Phaseolus vulgaris L. (en latin), ou haricot commun, a d’abord été cultivé en Amérique du Sud. Les haricots domestiqués les plus anciens ont été retrouvés dans des chantiers de fouilles archéologiques au Pérou et dateraient de 8 à 9000 ans.
Le haricot sauvage était une liane, sans doute pérenne. Ses fleurs violettes donnaient naissance à des gousses peu charnues et filandreuses. Peu comestibles, les graines étaient de la taille d’un petit grain de riz. Bref… Peu d’apport énergétique pour cette plante non-domestiquée.
Les qualités du haricot moderne
Mais les tribus sud-américaines ont su s’approprier ce légume et améliorer ses qualités nutritionnelles et gustatives dans 3 zones géographiques :
- Amérique centrale (Mexique, Guatemala…),
- Nord des Andes (Colombie, Venezuela, Equateur et Pérou)
- Sud des Andes (Bolivie, Nord du Chili et de l’Argentine).
A cette époque, dans ces régions montagneuses, les tribus avaient peu d’échanges entre elles. Chaque zone géographique a donc produit des haricots correspondants à ses habitudes, son utilisation. Plusieurs variétés de haricots ont ainsi été créées : naines, à rames, à grains blancs ou colorés, petits ou gros…
Ces différentes variétés ont tellement évolué durant des siècles qu’elles rencontrent des difficultés à se reproduire entre elles. On parle ici de phénomène de « spéciation », c’est-à-dire la création d’une nouvelle espèce due à l’activité humaine.
Tout savoir sur la Culture des haricots nains
Les rares échanges entre ces tribus amérindiennes avaient lieu lors de combats. Les grains de haricots servaient alors de monnaie d’échange chez les Aztèques et les Incas pour le paiement de tributs.
Une nourriture équilibrée
Les Indiens d’Amérique cultivaient « les trois sœurs » ; ils associaient 3 plantes différentes et complémentaires : les haricots, les courges et le maïs. Le maïs servait de tuteur.
Notons que les protéines du haricot et du maïs se complètent en matière d’acides aminées soufrées, et que leur association les rends proches des protéines animales.
Le haricot était une des bases de l’alimentation de ces peuples amérindiens. Ils ne consommaient alors que les grains qu’ils récoltaient en sec. Petite exception dans les régions en altitude : quelques variétés de haricots étaient soufflées sur des pierres chaudes, à la manière du maïs, pour faire du pop-corn.
La culture des haricots à rame
Qu'ils soient en grains ou mange-tout, verts, jaunes ou violets, précoces ou nains, découvrez nos 133 variétés de haricots, dont 13 variétés bio.